L’envie
Je suis aussi vieille que le monde
Et je mange vos rêves depuis le début des temps
Je rends vos réussites amères
Je donne à vos victoires le goût du sang
Je transforme vos joies en défaites
Je donne à vos sourires un accent grinçant
Je transforme votre quotidien en routine
Je donne à votre honnêteté un rien d’hypocrisie
Je suis aussi inséparable de vous que le meilleur de vous-mêmes
Je pourris tout ce que je touche et vous le mangez avec gloutonnerie
Je suis ancré au plus profond de vous
Dans ce cœur que vous croyez inatteignable
Je suis vous
Et je suis votre faim
Si vous succombez à mes délices
Vous transformerez votre cœur de chair en cœur de pierre
Vous me deviendrez semblable
Et je serais votre fin
One Reply to “L’envie”
Quelle création! Me rappelle du Rimbaud, même du Baudelaire par endroit.
Absolument exceptionnel.
Je ne pourrais jamais arriver à la cheville de ton génie.